À l’autre bout du fil : rencontre avec une oreille attentive

Découvrez le parcours d’une bénévole engagée sur la ligne d’écoute de Tel-Aide Montréal. 

Si vous croisiez Monique, vous remarqueriez immédiatement sa joie de vivre contagieuse, son rire chaleureux… et cette sagesse profonde et authentique qui inspire confiance.

Monique a habité 46 ans en Afrique, où elle a appris que comprendre l’autre commence par l’écoute. Partie comme religieuse, elle n’a jamais cherché à imposer quoi que ce soit. Elle a pris le temps d’observer, de poser des questions avant d’agir. 

Elle se souvient encore de jeunes étudiantes qui léchaient une poudre blanche au creux de leur main à l’heure du dîner : du lait en poudre! Il n’y avait pas d’eau potable à proximité, seulement une rivière à sept kilomètres. Les femmes marchaient des heures, cruches vides sur la tête en allant le matin , et revenaient l’après-midi,à petits pas de course, leurs cruches pleines. Monique n’a pas apporté de solution toute faite. Elle a cherché à comprendre les gens du village d‘abord en apprenant leur langue, sinon comment autrement bâtir une relation de confiance avec eux? Ce respect du rythme et du choix des autres est devenu une philosophie de vie. 

Revenue au Québec en 2014, elle s’est impliquée comme bénévole à Beauport, découvrant ainsi Tel-Aide Québec. C’est lors d’une journée de formation à Drummondville qu’elle a rencontré France Wagner, présidente de Tel-Aide Montréal. Une rencontre déterminante qui l’a menée à poursuivre son engagement à Montréal après son déménagement. Aujourd’hui, elle offre une écoute bienveillante aux appelants et participe aux entrevues des futurs bénévoles. 

Une formation en relation humaine intégrale a profondément marqué sa vision de l’écoute. « On n’est pas là pour suivre un agenda, mais pour répondre au besoin réel des gens », dit-elle. Aider commence par une connexion sincère, où l’on aide la personne à voir ses forces.

Monique fait aussi du bénévolat en milieu carcéral. Pour elle, aider quelqu’un à mieux vivre, à renouer les liens avec sa famille et la société, c’est créer plus de sécurité et de bonheur pour tous. « On se crée parfois nos propres prisons. Il y a toujours une possibilité de se réhabiliter. On est tous faits pour être heureux. C’est ce que tout le monde cherche. Être mieux avec soi, mieux avec les autres. À la fois si simple et si compliqué. » 

Enfant, elle avait ouvert un jour un immense livre à la bibliothèque et était tombée sur le Nouveau Testament. Elle ne savait pas encore ce que c’était, mais les mots qu’elle y a découverts l’ont marquée : pas de colère, pas de condamnation, pas de jugement, juste de la douceur. Elle s’est dit : c’est comme ça que je veux agir. 

Aujourd’hui encore, elle choisit la douceur. Dans chaque écoute, dans chaque rencontre, elle est là pour rappeler qu’il y a toujours une voie, toujours une chance pour un nouveau départ.
 

Monique a participé à l’émission Livre ouvert de Marianna Mazza. Visionnez l’entrevue ici!